Une page se tourne, certes, mais le livre ne se ferme pas ! En treize années, nous avons pu écrire ensemble plusieurs chapitres de cette belle histoire.
Lorsqu’un prêtre arrive dans une paroisse, il faut apprendre à se connaître réciproquement, à dépasser nos préjugés, à laisser de côtés ce que nous avions idéalisé. Ni le prêtre, ni la paroisse ne sont parfaits, c’est sûr, mais ensemble, ils ont à devenir meilleur, à grandir, à avancer sur le chemin de la sainteté.
Pour ma part, après 13 ans, je me rends compte que je ne suis plus le même, fort de ce temps passé, de ce qui a été vécu, affermi par les épreuves, enrichi par les grâces vécues. Je rends grâce pour tous ceux qui m’ont accueilli tel que j’étais, avec mon inexpérience et mes défauts, certes, mais aussi avec mes qualités et mon enthousiasme. Assurément, cette bienveillance, cette patience, cette charité est ce qui m’a le plus aidé à lutter contre mes défauts, à cultiver mes qualités, à nourrir mon expérience, à canaliser mon enthousiasme.
Comme tout changement, cela peut susciter des inquiétudes. C’est légitime. Toutefois elles ne doivent pas nous figer dans la nostalgie, mais au contraire, nous renouveler pour vivre cette nouvelle étape. Les changements impliquent aussi des choix pour être capable de prendre le moyens de faire vivre ce qui doit l’être, et avoir le courage de laisser de côté ce qui n’est ni bon, ni opportun.
Une vie paroissiale ne tient pas seulement au prêtre, mais à chacun d’entre-nous, ensemble. Nous pouvons être fiers de ce que sont nos communautés paroissiales de Robion et des Taillades : par la participation des fidèles, la diversité des talents et des âges, la ferveur, le témoignage qu’elles donnent, les intiatives, la beauté de nos églises et de nos célébrations qui touchent les cœurs. Ces biens, chacun de nous, à sa place, selon sa grâce, en est responsable. Ni le prêtre, ni les fidèles n’en sont propriétaires, mais nous en sommes dépositaires, et ce dépôt de la foi, il revient à chacun de le recevoir, d’en vivre, de l’enrichir et de le transmettre à son tour.
Au-delà des personnes, nous devons nous attacher toujours plus à Celui qui nous aime, nous sauve et nous rassemble : ayant le regard - celui des yeux et du cœur - tourné vers le Christ Jésus.
Abbé Bruno Gerthoux, curé de Robion et des Taillades
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