C’est la conséquence des paroles de Notre Seigneur lorsqu’il nous exhorte à ne pas enfermer ni cacher la lumière qui est faite pour être mise sur un lampadaire afin d’éclairer. Cette lumiière c’est la grâce du baptême et de la foi. En effet, sauvés par le Christ de tout péché et de tout mal, nous vivons en sa présence, en son amitié, de le connaître et de l’aimer. Comment ne pas chercher tout moyen pour le faire connaître, pour permettre au plus grand nombre de la connaître et de l’aimer, de vivre de sa grâce ? Comment ne pas vouloir donner cette lumière à tous !
Il y a bien des choses qui risquent de nous conduire à cacher cette lumière au lieu de la porter sur le lampadaire. L’habitude et la routine sont les premiers écueils. Au fond, nous nous sommes habitués à être chrétiens, comme si c’était évident, comme si c’était un accessoire de notre vie. Mais un accessoire risque de devenir optionnel. Il y a la peur aussi : celle de parler, de témoigner, d’être critiqué, jugé, méprisé, caricaturé. Cette peur est un anti-acte de foi, lorsque le Seigneur nous encourage à ne pas avoir peur. Finalement, cela nous confine à l’égoïsme. Nous nous satisfaisons d’une religiosité individuelle, seulement pour nous, pour notre confort, notre bien être. Au bout du compte, notre foi peut retrécir jusqu’à se réduire au mieux à des valeurs, à quelques habitudes ponctuelles de pratiques religieuses, au pire à une forme de superstition. En conséquence, notre foi peut apparaître comme déconnectée de notre vie, comme une parenthèse dans cette vie, et par suite n’être qu’un contre-témoignage !
J’entends aussi des chrétiens se lamenter sur une situation sans commune mesure avec un passé rêvé, se plaindre d’un contexte difficile et défavorable, exprimer leur inquiétude sur l’avenir. Allumez le feu ! N’ayons pas peur de vivre notre foi, non seulement à l’église, mais dans toute notre vie. Tout cela doit nous conduire à être encore plus forts dans la foi. Sachons nous remettre en question dans notre façon de vivre notre foi, au quotidien ! Vivons-nous seulement notre foi au quotidien, ne serait-ce que par une vie de prière, par nos paroles et nos actes ? Demandons-nous si nous prenons vraiment les moyens que nous donne le Christ par son Eglise, notamment par les sacrements, pour vivre cette foi. Puissions-nous, en particulier dans le sacrement de la réconciliation, mettre notre vie sous le regard de Dieu, sans peur ni honte, mais avec la joie de nous confier à son amour de miséricorde, pour chercher à être toujours plus fidèles.
Allumons le feu dans vos vies, nos cœurs, nos paroles et nos actes !
abbé Bruno Gerthoux, curé de Robion et des Taillades