Jeune homme, à la suite d’un décès, je m’étais éloigné de la foi, ou plus exactement de ce que je croyais être la foi. Cependant, mon cœur ne se satisfaisait pas de ce rejet qui ne répondait finalement à aucune question, voire qui posait tout autant de problèmes.
Le témoignage de mes amis de lycée autant que leurs questions m’ont conduit à prendre le chemin de l’église de Bollène, aussi bien à l’église paroissiale qu’à la chapelle des religieuses moniales sacramentines. Dès le début, ma fidélité à la messe, indéfectible, chaque dimanche et souvent aussi en semaine, fut une réalité déterminante dans mon cheminement de foi.
Je me souviens très bien de ce moment où, à genoux au moment de la consécration, j’entendais les paroles du prêtre : « ceci est mon Corps... ceci est mon Sang ». La voix que j’entendais était bien celle de l’abbé Jean-Pierre Saurel, et dans mon cœur j’ai pris conscience que Celui qui parlait par lui, c’était le Christ. Je garde un souvenir précieux et ému de ce moment, parce que cette conviction de la présence du Christ dans « le sacrement de son Amour », selon les paroles du saint curé d’Ars, ne m’a jamais quitté.
Je me souviens de ma première messe, au lendemain de mon ordination qui avait eu lieu le 25 juin 2000, au moment de la consécration, à l’élévation, j’ai contemplé l’hostie et j’ai redis ces paroles de saint Thomas que la piété nous fais redire à ce moment-là : « Mon Seigneur et mon Dieu ! », et j’ai vu mes mains, mes doigts qui tenaient cette hostie. Mes yeux ont vu mes mains, et dans la foi, mon cœur a fait un acte de foi : par mes mains, c’est le Christ que se donne, qui se rend présent, qui donne sa grâce.
Cet acte de foi, aussi simple soit-il, est toujours revenu à ma mémoire dans les moments difficiles, les épreuves ou les doutes de ma vie de chrétien et de prêtre. Avec ces mots, je voudrais nous engager chacun à nourrir notre fidélité à la messe.
Abbé Bruno Gerthoux, curé de Robion et des Taillades