La semaine dernière, je citai le bienheureux César de Bus méditant sur la différence entre un chrétien et un bon chrétien. Ce qu’il souligne ainsi c’est la différence entre celui qui n’est chrétien que de nom, et celui qui l’est aussi en acte et en vérité. L’évangile du jour nous en donnait une bonne illustration avec Zachée. Quels sont donc les signes, les indices qui montrent que nous sommes chrétiens en acte et en vérité ?
Zachée « cherchait à voir Jésus ». Cette recherche de la personne de Jésus est essentielle et fondamentale. Cela ne se limite pas à appliquer une morale ou avoir des valeurs. Cette recherche implique une recherche, une relation et une connaissance personnelle. Bien sûr, il y a bien des réalités qui sont des obstacles : la foule, la petite taille, le péché. Les préoccupations du monde et du quotidien, notre manque de confiance en nous, notre péché nous empêchent aussi de voir Jésus. Cependant, comme Zachée, nous devons demeurer persévérant, et être prêts à prendre les moyens qui nous permettent de surmonter ces obstacles. Le sycomore sur lequel grimpe Zachée peut être pour nous la prière quotidienne, la lecture et l’écoute attentive de la Parole de Dieu. C’est par la foi, qu’il cherche Dieu.
Mais dans cette recherche, le Seigneur Jésus garde l’initiative : « Zachée, descends vite : aujourd’hui il faut que j’aille demeurer dans ta maison. Vite, il descendit et reçut Jésus avec joie. ». Etre chrétien, c’est non seulement être baptisé, croire en Jésus, mais aussi vivre en sa présence. Elle est là, l’espérance du chrétien : accueillir le Seigneur Jésus dans ma vie et mon quotidien, par la grâce. L’espérance chrétienne c’est la présence de Jésus en moi et avec moi par la grâce. Ainsi, je sais que je ne suis pas seul, isolé, ni vulnérable. L’indice que Zachée a accueilli le Seigneur Jésus, c’est la joie qui déborde de son cœur.
Enfin, le signe qu’il a vraiment accueilli la présence de Dieu dans sa vie, c’est que son cœur rempli de joie, déborde de générosité. Zachée veut non seulement réparer le mal qu’il a fait, mais donne largement ses biens. Sa foi, par la charité, se manifeste en acte. C’est bien parce qu’il a conscience de son péché, et que l’amour de Dieu pour lui l’en libère, qu’il prend la mesure de la réalité de cet amour pour lui, et c’est cela qui le conduit à donner largement. Sa charité est le rayonnement et le témoignage de cet amour qu’il connait et qu’il a reçu.
abbé Bruno Gerthoux