Nous connaissons bien cette expression utilisée par l’ange Gabriel pour saluer la Vierge-Marie à l’Annonciation. En avons-nous mesuré la portée ?
Ce titre traduit en trois mots, un unique mot grec, qui est un verbe au parfait passif. Aussi, il pourrait se traduire encore plus justement par la formule « celle qui a été rendue parfaite par la grâce ». Ce terme est tellement unique que dans la salutation de l’ange qu’il apparaît dans le texte comme un nom propre qui est attribué à la Vierge-Marie. Ce petit mot, presqu’anodin, est la source, en fait, de tout ce que nous affirmons et professons dans la foi à propos de la Vierge-Marie. Toute notre foi en ce qui concerne la Vierge-Marie trouve sa source dans la Sainte-Ecriture lue, méditée et comprise dans la Tradition, c’est-à-dire dans la Révélation, selon ce que rappelle le II° Concile du Vatican.
Notre erreur serait de faire une femme à part, différente de nous. Or, si elle est à part, c’est précisément, selon une formule qui m’est chère, parce qu’elle est comme nous ! Notre erreur risquerait de nous conduire à faire des grâces de la Vierge-Marie de simples miracles qui en ferait une créature différente. Or, les grâces de la Vierge-Marie sont celles qui lui sont données en vue de sa mission : être la mère du Sauveur. Ce n’est pas parce qu’elle est vierge qu’elle est appelée à être la mère du Sauveur, mais c’est parce qu’elle est la mère du Sauveur, qu’elle est vierge. Sa virginité n’est pas une grâce héroïque exceptionnelle, elle est le don et la grâce dans sa chair, de cette relation unique et singulière à Dieu. Il n’y a rien qui ne l’éloigne ou la sépare de Dieu. Elle est toute à Dieu, dans son âme et son corps.
Sa conception immaculée, que nous fêterons cette année le lundi 9 décembre, n’est pas d’abord un miracle, une conception miraculeuse, elle est le don, dès sa conception dans tout son être, de cette union si intime et particulière de cette femme avec son Dieu, de cette mère avec Celui à qui elle va donner la vie au monde. En fait, toutes les grâces de la Vierge Marie avant tout, conduisent au Christ et nous permettent de comprendre ce à quoi nous sommes chacun appelés.
Les grâces de la Vierge Marie sont uniques, parce qu’elle est comme nous ! Elles reçoit les grâces qui lui sont nécessaires pour accomplir sa mission, sa vocation. Les grâces de la Vierge-Marie sont un gage pour chacun d’entre-nous, dans notre vocation commune.
abbé Bruno Gerthoux, curé de Robion et des Taillades