César de Bus, dans sa deuxième leçon De la fin du Chrétien qui consiste à connaître, aimer et servir Dieu, explique que « nous pouvons parvenir à la connaissance de Dieu par le moyen des créatures, des Ecritures Saintes et des œuvres de Jésus-Christ ».
En effet, le premier moyen de connaître Dieu, qui est commun à tout être doué de raison, independemment de la foi, est celui de la raison. « tout ainsi que par les effets nous venons à connaître les causes dont ils procèdent, si bien que comme toutes les créatures sont des effets et des œuvres des mains de Dieu, elles nous mettent à la connaissance de leur ouvrier, c’est-à-dire de la grandeur de celui qui a fait de si grands ouvrages ; de la beauté de celui qui a formé de si belles choses ; de la toute puissance de celui qui les a créées de rien ; de la sagesse qui les a si bien ordonnées et disposées ; et de la bonté qui a si bien pourvu à tout ce qui leur était nécessaire ». A partir des créatures nous pouvons remonter à la connaissance des vertus, des perfections de celui qui en est la source et l’origine.
Ensuite, par la Sainte Ecriture, nous pouvons connaître Dieu, puisque lui-même se révèle et dévoile à nous, comme un ami parle à un ami. Ainsi que l’enseigne saint Jean : « Vous scrutez les Écritures parce que vous pensez y trouver la vie éternelle ; or, ce sont les Écritures qui me rendent témoignage » (5, 39). Les Saintes Ecritures qui nous sont transmises par le Tradition, dont un témoignage de Dieu sur lui-même.
Et César de Bus d’ajouter que nous connaissons Dieu encore beaucoup mieux « par les œuvres que fit Jésus-Chris guérissant les lépreux, illuminant les aveugles et ressuscitant les morts », et il conclut en affirmant « nous pouvons connaître Dieu en l’aimant puisque notre Seigneur dit Celui qui m’aime, sera aimé de mon Père et je l’aimerai et je me ferai connâitre à lui. »
Pour un chrétien, la foi et la connaissance de la Vérité ne peuvent jamais se réduire à quelques connaissances sur Dieu, à un exercice intellectuel ou de mémoire, à des formules, même si cet aspect est toujours aussi nécessaire. Mais si la foi se nourrit et prend racine dans cette connaissance de Dieu par ses œuvres, dans sa Parole et la contemplation de ses œuvres et de sa grâce en Jésus-Christ, elle s’épanouit dans un amour qui déborde de notre cœur, transforme notre vie et illumine nos actions. Et parmi les créatures, quelle est celle qui peut le mieux nous faire remonter au Créateur sinon celle qui a été créée à son image et ressemblance ?
abbé Bruno Gerthoux