« Demandez, on vous donnera ; cherchez, vous trouverez ; frappez, on vous ouvrira. », par ces paroles Notre Seigneur nous exhorte à la confiance et à la persévérance dans la prière. Là où nous serions tentés de ne faire des prières que ponctuellement, le Seigneur nous encourage à la fidélité confiante ; là où nous contenterions d’attendre passivement, le Seigneur nous pousse à la constance active ; là où nous risquons d’abandonner trop vite, le Seigneur affermit notre persévérance. Et en ce mois d’octobre, consacré à la prière du rosaire (ou chapelet), ces paroles s’appliquent tout particulièrement à ce moyen transmis par la piété et la tradition chrétienne.
La prière du chapelet est assurément une prière qui peut nous sembler répétitive, et ce faisant elle est aussi une prière de demande, insistante, constante, persévérante, fidèle. Elle est répétitive, certes, comme on repette à l’envie une demande qui semble ne pas être entendue, comme on recommence un exercice jusqu’à obtenir le résultat voulu, comme on s’entraîne à accomplir un exploit. Cette demande, nous ne la présentons pas seuls, mais avec la Vierge-Marie. C’est avec elle que nous prions, que nous demandons, que nous revivons les événements de la vie de Notre Seigneur, ces événements qu’elle gardait et méditait en son cœur.
Aussi, la prière du chapelet est aussi une prière de recherche dans la foi. Avec Marie, nous contemplons les mêmes événements qu’elle, nous cherchons à voir ce qu’elle a vu, à comprendre ce qu’elle a compris, à croire ce qu’elle a cru. Oui, c’est une prière de recherche qui fait appel aussi bien à notre intelligence qu’à notre cœur : voir avec les yeux, croire avec le cœur.
Tous ces « je vous salue, Marie » egrenés sont comme autant de coups que nous frappons à la porte du cœur de Dieu. Nous frappons aussi à la porte de notre cœur pour en briser les résistances, les incertitudes et les doutes. Par cette prière, nous nous faisons l’ami importun de l’Evangile, qui agit non seulement avec persévérance, mais aussi avec confiance. Sa persévérance est motivée par sa confiance, et dans le même temps la nourrit.
Le Seigneur l’affirme dans l’Evangile : « Si donc vous, qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père du ciel donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent ! ». La prière n’est pas un distributeur automatique ou magique. Nous sommes peut être parfois déçus, ou nous croyons notre prière inefficace, parce que nous n’attendons pas le bon résultat, comme si nous étions déçus qu’un poirier ne donne pas de pommes !
Qu’elle que soit notre demande, ce qui est sûr, c’est que le Seigneur nous donnera l’Esprit-Saint. C’est lui qui nous conduira dans les situations et épreuves de nos vies, nous éclairera pour voir et reconnaître le bien et la grâce de Dieu, nous affermira par le don de sa grâce pour réaliser le bien que nous espérons.
Cette prière du chapelet, dans l’histoire de l’Eglise, s’est montrée souvent très puissante pour obtenir des victoires dans des combats qui semblaient perdus ! Nous aurions tort de mépriser ou négliger cette prière.
abbé Bruno Gerthoux, curé de Robion et des Taillades