Cette précision à l’occasion des vœux, aurait parfois tendance à m’exaspérer. Cependant, il est sûr que cette année, elle a un sens et une pertinence spécifiques, alors que toutes nos conversations sont envahies par le corona virus, comme nos vies en ont été bouleversées.
Il est sûr que ce souhait de santé, en cette année, prend tout son sens. Ce n’est pas une formulation vague et toute faite. Nous aurons pris, plus que jamais conscience du prix, de l’importance et de la valeur de cette santé, combien il faut en prendre soin, quel est le mérite de tous les personnels de santé, à quel point nous sommes vulnérables et fragiles. Et cependant, tout cela ne suffit pas. En effet, il n’y a pas que la santé du corps. Nous avons besoin de souhaiter une bonne santé financière et économique de nos commerces et entreprises, parce que de cela dépend aussi la bonne santé de nos vies, de nos familles, de notre quotidien, de notre pays.
Par ailleurs, avons-nous mesuré combien les incertitudes et les menaces de cette situation nous ont tous fragilisé psychologiquement ? Nous avons perdu nos repères, changé nos habitudes, remis en cause nos certitudes. Beaucoup sont désemparés et désabusés, sans parler de la solitude qui touche de plus en plus douloureusement de personnes.
Alors, j’ai le désir de vous souhaiter aussi une bonne santé spirituelle, une bonne santé de l’âme, parce qu’elle est le fondement de tout ce que nous sommes. Nous en avons besoin pour avoir force et courage face à la maladie, pour l’affronter, la surmonter, la vaincre. Elle est nécessaire pour savoir discerner ce qu’il y a de meilleur, même dans les situations les plus douloureuses, pour ne pas laisser anéantir. Elle est essentielle pour garder conscience de ce qui fait la valeur de nos vies, et préserver ce qu’il y a de plus précieux, que ni la maladie, ni les revers de fortune ne peut nous oter : l’amour de ce ceux que nous aimons aussi. La bonne santé de l’âme nous permet de donner à Dieu sa place dans nos vies et dans nos cœurs, et ainsi n’être jamais seul.
Abbé Bruno Gerthoux, curé de Robion et des Taillades