Avec ce Dimanche des Rameaux, nous allons entrer dans la Semaine Sainte qui est le cœur de la célébration du mystère de notre foi. Nous allons le vivre chacun de notre côté, certes, mais en communion. Dans l’église, si je suis tout seul à célébrer, ce n’est pas et ce ne sera pas sans vous. Je vous encourage à prendre les choses du bon côté et à faire de cette situation une opportunité pour vivre plus intensément encore, du fait de l’absence, par le désir, ces moments essentiels et fondamentaux de notre, et le moyen de nous préparer à vivre ces mystères à nouveau ensemble lorsque cela sera possible. Cette période nous donne du temps, et nous en avons besoin. Cette Semaine Sainte fut étrange aussi pour les disciples, saint Jean, au moment de l’entrée de Jésus à Jérusalem, écrit « Cela, ses disciples ne le comprirent pas sur le moment ; mais, quand Jésus fut glorifié, ils se rappelèrent que l’Écriture disait cela de lui. » (cf. Jn 12, 16). Il nous faut passer ces événements, les vivre, les contempler, les méditer pour les comprendre. Et c’est à la lumière de la Résurrection que nous le pourrons.
Le Dimanches des Rameaux est l’entrée solennelle de notre Seigneur à Jérusalem ; il y entre et il est acclamé par les foules comme un roi. Les rameaux qui sont jonchent son chemin sont le signe de la reconnaissance de cette royauté de Notre Seigneur. Ces rameaux bénits, dans nos maisons, sur les tombes de nos défunts sont un signe de foi et d’espérance.
Au soir du Jeudi Saint, avec le Seigneur Jésus, nous célèbrerons la Sainte-Cène. Notre Seigneur se fait le serviteur de tous : « je ne suis pas venu pour être servi, mais pour servir et donner ma vie en rançon pour la multitude ». Cela il le réalise en lavant les pieds de ses disciples, comme un serviteur. Il va au bout de ce don de lui-même par la célébration du sacrifice eucharistique : « ma vie, nul ne la prend, mais c’est moi qui la donne ». Dans la célébration de la Sainte-Cène, notre Seigneur réalise le sacrifice par lequel il donne sa vie pour nous libérer du péché. Là déjà, il consent au sacrifice.
Le Vendredi Saint, ce qu’il a anticipé s’accomplit dans sa Passion et sa mort. Ceux-là même qui l’avaient acclamé comme roi, cette foule, désormais l’abandonne et le condamne avant tout procès. Le Seigneur porte sa croix jusqu’au mont Golgotha où il sera crucifié et remettra l’esprit. Son sacrifice s’accomplit dans le sang. Sa vie est donnée. Pour Lui, « tout est accompli », mais pour les disciples, tout semble terminé. Il est au tombeau.
Le Samedi Saint, derrnier jour de la semaine chez le juifs, Notre Seigneur est au tombeau. Selon la tradition, il descend au séjour des morts pour libérer ceux qui ont attendu et espérer ce jour de libération. Nous sommes dans le silence.
Dans la nuit du samedi au Dimanche de Pâques, ce premier jour de la semaine qui est devenu notre Dimanche, le Seigneur est ressuscité. Le tombeau est trouvé vide. C’est le premier signe. Et contre toute attente, contre toute espérance même des disciples, le Seigneur se manifeste et se fait reconnaître, ressuscité, aux disciples. La résurrection du Seigneur n’est pas simplement un miracle, un événement merveilleux, elle est plus encore le gage qui met en évidence la valeur de son sacrifice, de sa passion et de sa mort, le gage qu’il nous libère du péché et de la mort, qu’Il demeure présent parmi nous jusqu’à la fin des temps.
Abbé Bruno Gerthoux, curé de Robion et des Taillades