Le Mercredi 2 mars prochain sera le Mercredi des Cendres, la porte d’entrée du Saint Temps de Carême. Les chrétiens, nos pères dans la foi, prenant toujours plus conscience de l’importance des mystères de la Passion, de la Mort et de la Résurrection du Seigneur Jésus, ont voulu prendre les moyens, non seulement de se préparer individuellement, mais aussi en communauté et au cœur de la société, à célébrer et proclamer ces mystères fondamentaux de leur foi. Ils nous ont transmis cet héritage.
Ce Saint Temps de Carême est comme un pèlerinage, une retraite spirituelle, une aventure. Nous connaissons le but, il faut prendre les moyens adaptés non seulement au but, mais aussi à chacun de nous. Il n’est pas trop tôt pour y réfléchir et discerner les moyens dont nous aurons chacun besoin. C’est l’occasion aussi, de redonner une place à ce qui est important et vital pour une vie chrétienne, et qu’avec le temps, parfois, nous négligeons ou mettons de côté.
Le premier moyen est celui de la prière, individuelle ou en communauté. Outre la messe du dimanche, bien d’autres opportunités nous sont offertes : prière personnelle, lecture d’un livre spirituel ou une vie de saint, messe en semaine, lecture et méditation des textes de la Parole de Dieu dans un livre de la Bible ou à partir des lectures du jour, prière du chapelet ou du chemin de croix. Il ne s’agit pas de multiplier les initiatives, mais de prendre un peu plus de temps pour cela.
Assurément, cela nous demandera des choix, des renoncements, des sacrifices. Ce n’est pas toujours évident, et cela peut coûter. Cette dimension de pénitence n’est pas à vivre à contre-coeur ou par obligation, mais par amour. Ce qui doit nous motiver, ce n’est pas le côté héroïque des sacrifices, mais la raison pour laquelle ils sont accomplis, c’est Celui pour lequel nous les faisons qui doit orienter et guider notre cœur. Il faudra faire des choix : se lever plus tôt pour aller à la messe du matin en semaine, renoncer à un programme télé ou une activité de loisir pour prendre du temps pour la lecture ou la prière, se priver de nourriture pour passer moins de temps à table et mettre ce temps à profit pour une autre activité spirituelle, choisir de nourrir notre cœur avant de nourrir notre corps. Evidemment, la célébration du sacrement de la réconciliation est une occasion privilégiée pour mettre de l’ordre dans notre cœur et dans notre vie, pour se placer sous le regard de Dieu, et dissiper les ténèbres de nos péchés à la lumière de son amour.
Il ne s’agit pas de se refermer sur nous-mêmes, au contraire. La finalité du Carême est de laisser à Dieu sa place dans notre vie, de le connaître mieux, et de l’aimer plus. Or, ainsi que nous le rappelle l’Evangile « celui qui prétend aimer Dieu et méprise son prochain est un menteur ». Aussi, la dimension de partage et de charité est essentielle dans notre carême. En nous ouvrant aux autres, non seulement nous leur apportons un bienfait (du temps, de la nourriture, de l’amitié, de l’argent...), mais ce faisant, nous nous rappelons aussi que notre but est la rencontre avec le Seigneur Notre Dieu.
Prenons le temps d’y réfléchir, et de mettre par écrit nos choix : prière, partage, pénitence.
abbé Bruno Gerthoux, curé de Robion et des Taillades