En voyant les foules venues auprès de lui, le Seigneur constate qu’elles sont comme des brebis sans berger. Il n’y a personne pour en prendre soin, les nourrir, les soigner ; sans berger, il n’y a personne pour les rassembler, les unifier, les conduire ; sans berger, personne ne peut les prévenir et les protéger des dangers, des fléaux, des rapaces.
Le Seigneur est alors saisi de compassion. La compassion est une forme, une modalité, un moyen d’exprimer et de dire son amour. Par la compassion, celui qui aime est touché par la souffrance et l’épreuve de celui qu’il aime, au point de ressentir les mêmes sentiments et d’en partager la peine. Par la compassion, celui qui aime vient au plus proche, au plus intime de celui qu’il aime, et ne laissant pas seul face à l’épreuve, par sa seule présence, il lui apporte son aide, son soutien, sa force. Par la compassion, il vient lui donner et apporter ce qui lui manque pour surmonter l’épreuve.
Quel est le moyen que le Seigneur utilise ? Il se mit à les enseigner longuement. Comme souvent, dans les évangiles, il ne nous est rien dit du contenu même de cet enseignement, comme s’il ne pouvait se réduire à quelques paroles, se résumer à quelques formules. Et pour nous, comment le Seigneur nous enseigne-t’il aujourd’hui ?
Selon la belle formule de saint Augustin, en substance, lorsque nous prions, nous parlons à Dieu, lorsque nous lisons, c’est Lui qui nous parle. Mais prenons-nous le temps et les moyens de lire ? Nous ne manquons pourtant pas d’opportunités pour cela : les lectures quotidiennes de la messe, la bible, les vies et les écrits de saints, le catéchisme de l’Eglise Catholique, et combien d’ouvrages spirituels ou théologiques qui peuvent s’adapter aux capacités et aux besoins de chacun.
Alors que nous sommes à quelques jours d’enter en Carême, je nous invite chacun à choisir un ou deux ouvrages que chacun pourrait prendre le temps de lire tout au long de ce temps privilégié. Cela implique aussi de prendre le temps de cette lecture chaque jour, même si ce n’est que 5 minutes, c’est toujours plus « longuement » que nous laisserions le Seigneur nous enseigner.
Abbé Bruno Gerthoux, curé de Robion et des Taillades