Lorsque le Seigneur Jésus fut dans la Synagogue de Nazareth, « selon son habitude », après avoir lu un passage du prophète Isaïe, ceux qui étaient présents, nous précise l’Evangile, « avaient les yeux fixés sur lui » (Cf. Lc 4, 14-22). Ce passage de l’Evangile nous éclaire sur la façon selon laquelle, nous aussi, nous devons écouter la Parole de Dieu. Il ne suffit pas de dire qu’il est important de lire la Parole de Dieu, encore faut-il apprendre à l’écouter vraiment, en vérité et avec fruit.
Après avoir proclamé les paroles du prophète Isaïe , l’Evangile précise qu’ils « avaient les yeux fixés sur lui » ! Ils n’attendent pas un miracle mais leurs yeux dévoilent la réalité de l’espérance de leur cœur en Jésus. C’est en effet son visage que nous devons chercher lorsque nous écoutons la Parole de Dieu, son cœur que nous voulons connaître et aimer. C’est en Lui que doit être notre espérance, que notre cœur doit reposer. Déjà, ils ont reconnu, sans en prendre complètement conscience, que ces Paroles sont les siennes, qu’elles s’accomplissent en Lui, qu’il est lui-même, en personne, l’accomplissement de ces paroles.
Le Seigneur dit alors : « Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Ecriture que vous venez d’entendre ». En effet, lorsque nous entendons la proclamation de la Sainte-Ecriture au cours des célébrations religieuses, ce n’est pas pour évoquer le souvenir du passé, pour entretenir notre culture religieuse ou occuper le temps. Les mots qui sont utilisés, les événements qui sont rapportés sont certes datés, marqués par l’histoire et les circonstances dans lesquels ils ont été proclamés, mais Celui qui parle et le message qu’Il donne sont éternels, toujours actuels. Au fond, lorsque nous entendons la Parole de Dieu, nous devons nous demander en quoi cette parole s’accomplit aujourd’hui, pour moi ?
Et cette parole s’est en effet accomplie pour chacun d’eux, non pas comme un miracle spectaculaire, mais comme un événement éternel qui touche et transforme leur cœur. C’est un nouveau départ. La preuve que cette Parole a été reçue et qu’elle s’est accomplie, c’est que « tous lui rendaient témoignage et s’étonnaient des paroles de grâce qui sortaient de sa bouche. ». Cette Parole ne peut être gardée pour nous mêmes, mais ayant touché notre cœur, nous témoignons irrésistiblement du Christ et de sa Parole.
Abbé Bruno Gerthoux, curé de Robion et des Taillades