Samedi, une dame me disait que son petit-fils de 8 ans lui avait déclaré : « la Sainte-Vierge, les saints, ça va. Mais la résurrection, je ne comprends pas ! ». Que dire ? Que lui répondre ?
Tout d’abord, la réaction me semble saine. Comprendre qu’on ne comprend pas, c’est déjà commencer à prendre les moyens de comprendre ! Au-delà de la formule, cette réaction est la marque d’une foi qui cherche, une fois vivante qui veut comprendre, une foi qui ne se contente pas de croyances. C’est vital, c’est essentiel !
Ce qui est difficile à comprendre, à accepter, à se représenter pour cet enfant, c’est exactement ce qui fut difficile à comprendre, à accepter et à se représenter pour les disciples eux-mêmes. Ils ont écouté la parole du Seigneur Jésus ; ils l’ont suivi ; ils ont été témoins des signes et miracles qu’il a accomplis ; ils l’ont vu condamné, crucifié, mort, enseveli ; ils ont vu le tombeau vide ; ils ont entendu les témoignages de ceux qui l’ont vu ressuscité... et cependant, ainsi que nous le transmettent les Evangiles, certains, jusqu’au bout, ont douté. La Résurrection de Notre Seigneur n’est pas une évidence !
Tout au long de ce Temps de Pâques, j’aime à entendre à nouveau ces récits de ceux qui ont été témoins de sa résurrection. Chaque année, j’y découvre de nouveaux trésors ! Ce qui me marque dans les signes que Jésus Ressuscité donne aux disciples, c’est qu’il s’agit toujours de signes simples qui touchent le cœur, des signes simples qui ont touché leur cœur, et qui peuvent aussi aujourd’hui, maintenant toucher notre cœur.
Nous ne cherchons pas à comprendre un phénomène scientifiquement observable qui a eu lieu il y a plus de 2000 ans, nous cherchons à reconnaître les signes que le Seigneur Jésus ressuscité nous donne aujourd’hui, à chacun, comme il le fit au moment même de sa résurrection. Nous ne cherchons pas à comprendre un événement du passé, mais à accueillir aujourd’hui la réalité de la résurrection du Seigneur, dans cœurs et dans nos vies.
Abbé Bruno Gerthoux, curé de Robion et des Taillades