Le canon 1752, qui est le dernier canon du code de droit canonique de l’Eglise, précise qu’il faut observer l’équité canonique, « sans perdre de vue le salut des âmes qui doit toujours être dans l’Eglise la loi suprême ». En une phrase, ce canon semble remettre en cause tout ce qui a été prévu, organisé et ordonné dans les 1751 canons précédents. Remettre en cause ? Ou remettre en perspective et à leur place et à notre place ?
En premier lieu, cela nous rappelle ce que nous sommes : l’Eglise du Christ. Comme le rappelle magistralement le IIe Concile du Vatican, nous somme appelés à la sainteté, à la Vie éternelle avec Dieu, en son amour et sa grâce, au Salut. Sans cette vision et cette visée surnaturelle, l’Eglise ne serait qu’une association parmi d’autres, au mieux une association humanitaire, au pire une administration, une organisatrice d’activités et d’évènements.
Cela remet aussi nos initiatives, nos activités, nos idées à leur place. Tout ce que nous entreprenons, tout ce que nous faisons, tout ce que nous organisons, tout ce nous vivons trouve son accomplissement, son utilité, son sens, sa valeur dans la finalité qui est le Salut des âmes. Non seulement, cela relativise nos activités et organisation, mais leur donne leur vrai et juste valeur. Et loin de nous limiter, cela devrait au contraire susciter en nous toujours plus d’audace et d’initiatives, parce que ce qui est en jeu, ce n’est pas la réussite de nos projets, l’accomplissement de nos idées ou pire le triomphe de nos idéologies, mais le Salut des âmes. C’est dire que ce qui est premier, c’est la charité, c’est dire que le Salut des âmes est la première des charité, parce qu’ « il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime ».
Enfin, cela nous remet aussi chacun à notre juste place. Nous ne sommes pas les maîtres de l’Eglise, nous n’en sommes pas la tête, mais nous sommes membres de ce Corps qui est l’Eglise, dont le Christ est la tête. Tout se joue et se noue dans la relation personnelle, unique et intime avec Notre Seigneur.
Abbé Bruno Gerthoux, curé de Robion et des Taillades