Le jeudi 20 août, nous avons eu une rencontre du conseil pastoral pour évoquer l’année qui se profile dans ces conditions si particulières. J’en profite pour remercier les membres du conseil pastoral qui aident le curé à réfléchir sur la vie paroissiale, les priorités et besoin de notre communauté, et à susciter des initiatives pastorales. Le défi est simple : comment vivre notre année, en prenant en compte les conditions sanitaires exigeantes, en maintenant nos objectifs et en adaptant nos moyens ?
Le peu d’expérience que j’ai de la navigation en bateau à voile, m’a fait comprendre que lorsqu’on veut aller tout droit, surtout lorsque le vent est contraire, il faut tirer des bords, c’est-à-dire adapter sa navigation à ses objectifs ! C’est bien là le défi de notre année pastorale. Cela veut dire qu’il faut maintenir le cap, ne pas se laisser désarmer par le vent contraire, prendre les moyens adaptés.
Le vent contraire – et pas seulement pour notre vie paroissiale – ce sont ces conditions liées à la menace de l’épidémie. Nous ne pouvons ni l’ignorer, ni nous laisser abattre par ces conditions, encore moins abandonner le navire ! Assurément, comme je le disais déjà la semaine dernière, cela a révélé la fragilité de notre société et remis en cause bien des priorités ou des évidences.
Pour la fête patronale de Robion, nous avons décidé d’annuler le vin d’honneur qui ne pourra avoir lieu sur la voie publique et qu’il est difficile d’organiser dans le jardin du presbytère en ayant la garantie du maintien des mesures sanitaires. Ce moment de convivialité est important pour notre vie communautaire. Si nous devons renoncer à cet événement, nous ne devons pas renoncer à la convivialité ! Des propositions et initiatives seront prises en conséquence pour maintenir et entretenir cette convivialité, d’autant plus importante dans ces conditions particulières. Il s’agit de ne pas nous laisser isoler par la peur et l’inquiétude, mais de demeurer forts, ensemble et de nous soutenir les uns les autres.
Cette période a dévoilé bien des souffrances, détresses et solitudes. Il y a sur ce point-là un autre défi à relever. Au-delà des besoins matériels de certains, il est nécessaire de renouveler notre attention à notre prochain, au sens le plus littéral du terme : celui qui est le plus proche et qui parfois – trop souvent – passe inaperçu. Je nous exhorte chacun à être plus attentifs aux plus pauvres et démunis : personnes seules, âgées, malades, en situation difficile. Il est plus important que jamais de prendre des nouvelles et de visiter ces personnes. N’hésitez pas aussi à m’en parler. Je suis souvent étonné de n’être au courant de l’hospitalisation ou de la maladie des personnes que lorsque - dans le meilleur des cas - elles sont guéries. Cette situation nous demande un effort particulier pour parler, communiquer, échanger des informations, nouvelles et besoin des personnes que nous connaissons.
Le défi est de saisir l’opportunité qui nous est donné pour nous renouveler dans notre foi, notre vie chrétienne et l’exercice de notre charité. C’est un appel à revoir nos priorités, à mettre de l’ordre dans nos vies. Cela doit favoriser de nouvelles initiatives pour affermir notre fidélité
Abbé Bruno Gerthoux, curé de Robion et des Taillades