Le Seigneur Jésus s’adressant aux apôtres leur demande « voulez-vous partir vous aussi ? », saint Pierre lui répond : « A qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Nous croyons et nous savons que tu es le saint de Dieu ».
En effet, l’enseignement de Jésus et ses paroles avaient conduit des disciples à s’en retourner et à ne plus l’accompagner. Assurément, les paroles du Seigneur leur avaient apparu dures à entendre et à comprendre. Ils n’avaient pas cherché plus loin. Sans doute, séduits un moment, ils avaient suivi le Seigneur, mais à la première difficulté, ils n’ont pas cherché plus loin et ne se sont pas posé plus de question. Ils ont abandonné. Ils ont peut-être même été scandalisés. Ils sont passés de la confiance à la défiance sans se poser plus de questions.
« Nous croyons » dit saint Pierre. La démarche de foi est la même que les autres disciples. En son cœur, en son intelligence, il y a une démarche de foi et d’espérance. Il a écouté les paroles et les enseignements du Seigneur Jésus. Ce qu’il a compris a enflammé son espérance et son désir de faire et vivre mieux. A-t-il tout compris ? Ce n’est pas sûr. En tout cas, les paroles et enseignements du Seigneur Jésus ont répondu pour une part à ses questions, à ses attentes, à son espérance. Et cependant, cela ne suffit pas.
« Et nous savons » ajoute saint Pierre. Il ne s’agit plus simplement d’une espérance, d’un possible, mais d’une conviction qui touche son cœur et transforme son âme. Il ne s’agit pas seulement de comprendre une doctrine ou un enseignement, de se conformer à des préceptes, commandements et interdits, mais il s’agit de suivre quelqu’un, un maître, plus encore, un ami.
Ce point est essentiel et déterminant pour l’authenticité de notre foi chrétienne. Ce qui doit radicalement. Quelles que soient nos « croyances » et nos pratiques religieuses, si elles n’ont leur source et leur raison d’être dans le désir de nous mettre à la suite du Seigneur Jésus, si elles ne conduisent pas à le connaître, à l’aimer, à vivre en sa présence et compagnie, elles sont vaines et sans objet. C’est à lui que nous devons aller, c’est avec lui que nous devons vivre, c’est par sa grâce que nous sommes vivifiés, fortifiés et sauvés.
Abbé Bruno Gerthoux, curé de Robion et des Taillades