Le premier jour de la semaine est devenu le Dimanche pour les chrétiens. Le Dimanche est entré dans nos habitudes, ne serait-ce que comme un jour de repos, si bien que j’ai entendu à la radio un partisan de la France Insoumise le défendre de telle manière que j’étais d’accord avec ses arguments, au moins avec ceux de bon sens. Mais pour tout chrétien, avant d’être un jour de repos, plus qu’une obligation, il est un nécessité pour nos âmes, plus encore qu’il l’est pour nos corps, et c’est pour cela que l’Église en a fait une obligation .
Or, cette nécessité pourrait ne pas nous apparaître clairement, et par suite, nous pourrions négliger le Dimanche, et en ignorer l’importance. Nous mangeons par habitude ou lorsque nous avons faim, réagissant à un besoin du corps. Cependant, certaines personnes malades, alors qu’elles ont l’habitude de manger, ou qu’elles ont faim, refusent toute nourriture. Elles n’en perçoivent plus la nécessité, certes, mais pour autant, cette nécessité a-t-elle disparue ?
Le Dimanche est tellement une nécessité pour tout chrétien, que pour les romains c’était le signe pour reconnaître les chrétiens, au II°siècle : « ils ont l’habitude de se réunir à jour fixe ». Le Dimanche est en effet l’occasion d’honorer Dieu par le moyen de la messe. Le Dimanche est ainsi une nécessité pour laisser concrètement à Dieu, la première place dans nos vies. Et laisser à Dieu la première place, c’est garantir pour chacun d’entre-nous, en étant avec Lui, d’être au cœur de nos vies et d’en rester maîtres.
Le Dimanche est une nécessité pour tout chrétien, parce qu’il marque matériellement et réellement nos vies de la présence de Notre Seigneur. Le Dimanche rythme nos vies en introduisant une rupture dans le cours de celles-ci, comme pour nous libérer de l’enchaînement des obligations habituelles. Célébrer le Dimanche est le moyen qui nous est donné pour manifester et vivre notre liberté, le moyen de demeurer maître de nos vies, et de les recevoir comme un don de Dieu.
Le Dimanche est une nécessité pour tout chrétien, parce que c’est le jour de la Résurrection du Seigneur, le jour où le Seigneur, vainqueur de la mort, se fait reconnaître à ses disciples par la « fraction du pain » (cf Luc 24), le jour où est manifestée la victoire du Seigneur sur la mort et le péché. Il ne s’agit pas de la commémoration d’un événement du passé, mais de vivre aujourd’hui la réalité de la présence du Seigneur Ressuscité au milieu de nous, et de prendre les moyens de le reconnaître. Par le Dimanche, nous entrons dans la Tradition de l’Eglise qui transmet le témoignage de la Résurrection.
Le Dimanche est une nécessité pour tout chrétien, à tel point que certains ont préféré mourir plutôt que d’y renoncer. Ainsi, les martyrs d’Abitène (31 hommes ; 18 femmes) furent jugés le 12 février 304, pour cela. Saturninus répondit au juge : « nous devons célébrer le jour du Seigneur. C’est notre loi ». Emeritus, tint le même langage : « oui, nous avons célébré le jour du Seigneur. Nous ne pouvons pas vivre sans célébrer le jour du Seigneur ». Victoria déclara : « j’ai été à l’assemblée, parce que je suis chrétienne ». Le témoignage des saints nous aide à voir et comprendre le sens du Dimanche.
La sanctification du Dimanche par la participation au sacrifice de la messe est un témoignage public de notre foi. C’est un devoir impérieux de notre foi.
Abbé Bruno Gerthoux, curé de Robion et des Taillades