C’est ainsi que le Seigneur invite les disciples. Après avoir institué les Douze, après avoir enseigné longuement les disciples et les foules venues en nombre qui les suivaient, dans l’Evangile de saint Marc (chap. 4), le Seigneur les invite à passer sur l’autre rive.
Bien sûr, c’est une invitation pratique, car il s’agit de s’éloigner des foules, même si un certain nombre de personnes le suivent en barque. Bien plus, forts de l’enseignement qu’ils ont entendu, de la mission que les Douze ont reçue « d’être ses compagnons et de les envoyer précher », il s’agit de mettre en œuvre ce qui a été reçu, de se mettre à l’oeuvre et au travail.
Passer sur l’autre rive, c’est faire un choix, de suivre le Seigneur Jésus, sur sa parole ; c’est mettre en œuvre l’enseignement reçu, concrètement ; c’est laisser ses habitudes, ses certitudes et son confort. Assurément, il s’agit aussi d’une prise de risque, mais il ne s’agit pas d’un acte irrationnel. Au contraire, ce choix est enraciné et fondé sur la Parole du Seigneur Jésus. C’est un choix, et comme tel, il implique des renoncements.
Or, alors qu’ils sont sur la barque, une violente tempête se lève, si bien qu’ils pensent être perdus. Et Jésus semble dormir. Ils sont affolés, ils s’inquiètent, Ils reprochent même au Seigneur de les abandonner. Mais lui, menaçant le vent et s’adressant à la mer dit « Silence ! Tais-toi ! ». Et le calme survint.
Leur erreur fut d’une part de penser que tout était gagné, et d’autre part, que le Seigneur les avait abandonné. Or, même au plus fort de la tempête, le Seigneur est là, parmi nous, présent même lorsqu’il est silencieux. Et ce qui le « réveille », c’est leur prière qui s’exprime dans un cri de détresse. A son tour, le Seigeur leur reproche de n’avoir pas encore la foi. En effet, la foi n’est pas simplement une croyance, elle est avant tout une confiance, fondée en la personne et la parole du Seigneur Jésus
abbé Bruno Gerthoux, curé de Robion et des Taillades