Ces paroles adressées aux apôtres au moment de l’Ascension sont toujours d’actualité.
Pendant quarante jours, le Seigneur donnant aux disciples bien des preuves de sa Résurrection leur a parlé du Royaume des Cieux. Le Seigneur était-là, devant eux, en face d’eux, ils le voyaient, entendaient et écoutaient sa Parole. Malgré tout, comme le rappelle l’Evangile, certains doutèrent jusqu’au bout. Mais c’est d’abord par la Parole que le Seigneur a nourri leur foi, enflammé leur charité et affermi leur espérance. C’est par la Parole qu’il les préparait à sa présence après l’Ascension.
Ils en avaient besoin, eux qui avaient mis leur espoir en Jésus, qui l’ont vu être arrêté, condamné, crucifié, mis au tombeau. Ils ont eu peur : des menaces, de la mort, de leur faiblesse. Ils se sont enfermés, tristes, peut être déçus, désabusés en tout cas. La première réponse du Seigneur, avec sa Résurrection, est de leur parler, de leur annoncer le Royaume des Cieux, de les enseigner. Avec son Ascension, il leur promet « moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps » après leur avoir commandé « allez, et de toutes les Nations, faites des disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit ». Ce qui est marquant, avec l’Ascension, c’est que le Seigneur, à nouveau, disparaît à leur yeux. Par sa passion et sa mort, son absence les a laissé dans la tristesse, mais avec l’Ascension, ils sont dans la joie, parce qu’ils ont compris que même si leurs yeux ne le voyaient plus, dans la foi, par les sacrements, il demeurait présent, visible au cœur, tangible par les sacrements.
Nous sommes aujourd’hui encore dans la grâce de l’Ascension, ce temps où le Seigneur Jésus ressuscité a disparu à nos yeux, mais demeure présent par la grâce de ses sacrements. Il est heureux que la reprise du culte public survienne à ce moment-là dans la célébration du mystère de notre foi. Nous avons peut-être pensé que le Seigneur Jésus était absent, nous l’avons cherché dans l’écoute et la méditation de sa Parole, or il était présent près de nous, en nous par la grâce du sacrement de baptême, nous le retrouverons présent réellement dans le sacrement de l’eucharistie. Puisse cette épreuve nous avoir permis d’en découvrir toujours plus la richesse.
A notre tour, affermis dans la foi par les sacrements, d’être les témoins de tout cela, et de proclamer le Royaume des Cieux dans le monde d’aujourd’hui.
Abbé Bruno Gerthoux, curé de Robion et des Taillades