En célébrant la fête de l’Annonciation ce 25 mars, nous entendions à nouveau les paroles de la Vierge-Marie aux paroles de l’ange : Qu’il me soit fait selon ta parole ! Et il me semble que bien souvent, notre prière, notre attitude dans la foi et dans la vie chrétienne ressemblerait plutôt à « qu’il soit fait selon ma volonté ! ». C’est presque pareil, cela sonne sensiblement de la même manière, et cependant, c’est radicalement différent, voire aux antipodes de l’attitude de la Vierge-Marie.
Les paroles de la Vierge-Marie sont comme un accomplissement, le résultat, le fruit de l’échange avec l’ange. Pour nous, nos paroles ressemblent plus à un préalable ou une condition à notre vie chrétienne et à notre prière. Si notre volonté n’est pas satisfaite, alors rien n’est possible ou envisageable.
La Vierge-Marie est troublée par les paroles de l’Ange, et cela dévoile combien elle est touchée par la Parole de Dieu qui lui révèle la place qu’elle a dans son cœur et dans le plan du Salut. Bien sûr, elle a des questions, elle cherche à comprendre, à savoir. Elle fait l’effort d’entrer dans la compréhension de la Parole et du plan de Dieu. Nous cherchons trop souvent à attendre que Dieu nous comprenne, et nous abandonnons rapidement tout effort quand la Parole de Dieu nous paraît incompréhensible.
Il est nécessaire de vivre une révolution spirituelle, qui implique une conversion. La contemplation et la méditation de la Passion fut la cause de cette révolution et de cette conversion pour le bienheureux César de Bus. Il ne l’a pas seulement regardé en spectateur, mais il l’a vécu, aux côtés du Seigneur Jésus. Et sur ce chemin de la Passion, en la vivant aux côtés du Seigneur à l’exemple de Simon de Cyrène, son cœur a été touché.
A l’entrée de cette Semaine-Sainte, le oui de Marie à l’Ange, nous prépare et nous conduit au oui du Seigneur Jésus à la Passion : « Père, non pas ma volonté, mais la tienne ! »
Abbé Bruno Gerthoux, curé de Robion et des Taillades