En ce dernier jour du mois de mars, qui lui est consacré, je voudrais évoquer la figure de saint Joseph, sinon un top-model, au moins un modèle au top !
L’Evangile nous dit que c’est un homme juste (Mt 1, 19). Cette qualité de justice est aussi bien une vertu humaine, qu’une vertu de religion. La vertu de justice consiste « dans la constante et ferme volonté de donner à Dieu et au prochain ce qui leur est dû » (Catéchisme de l’Eglise catholique, n°1807). Cette vertu est non seulement nécessaire à notre vie en société, mais aussi à notre vie de foi, et plus encore, l’une renforce et nourrit l’autre. Ainsi que le dit l’Evangile par ailleurs : « celui prétend aimer Dieu et déteste son prochain est un menteur ». Et cette justice conduit non seulement sa vie d’homme, mais aussi sa vie d’époux et de père. Ce n’est pas par la puissance, la force brutale qu’il s’impose, ou simplement parce qu’il est un homme, un mâle viril, mais parce qu’il est un homme juste, devant Dieu et devant les hommes.
Saint Joseph est un époux. Son épouse, Marie, il la reçoit même tout particulièrement comme un don de Dieu : « Joseph, fils de David, ne crais pas de prendre chez toi Marie, ta femme ». En cela, Marie et Joseph sont un véritable modèle de la vie de couple, où chacun se donne et se reçoit comme un don de Dieu. Ici, plus que jamais, le regard s’attache non pas à ce qui se voit, mais à ce qui ne se voit pas. Ce qui se voit est provisoire, affirme saint Paul, ce qui ne se voit pas est éternel.
Saint Joseph est père. C’est à lui que l’ange confie la responsabilité de donner un nom à l’enfant qui va naître : « tu l’appelleras du nom de Jésus » (Mt 1, 21). Ainsi, non seulement il assume pleinement la paternité de Jésus, mais il lui permet de prendre place dans l’histoire de son peuple et dans la société. En cela, saint Joseph est modèle de toute paternité, parce qu’au fond, il ne suffit pas d’être techniquement père d’un enfant, encore faut-il l’adopter de cœur et d’âme.
Ce qui est particulièrement touchant, c’est qu’il découle de tout cela que saint Joseph reçoit sa place, sa mission, ses responsabilités de son épouse, de Marie. Marie et Joseph sont en cela un modèle particulièrement opportun pour notre vie en société, particulièrement dans les relations hommes-femmes, et leur place et mission réciproques dans la société.
abbé Bruno Gerthoux, curé de Robion et des Taillades