Notre Seigneur Jésus, nous dit l’évangéliste saint Marc, est saisi de compassion par les foules qui l’ont suivi, alors qu’avec ses apôtres, il s’était un peu éloigné dans un endroit désert, pour prendre du repos.
La compassion n’est rien d’autre qu’une forme de l’amour. Il peut être facile de dire « je t’aime », encore faut-il le réaliser en acte et en vérité. Il y a de nombreuses façon de rendre concrète cette declaration : amour de pitié, de compassion, de bienveillance, de miséricorde, de bienveillance, de tendresse... Par l’amour de compassion, celui qui aime est saisi par la détresse et la souffrance de la personne qu’il aime, à tel point que la souffrance de celle-ci devient sa souffrance. Si un mal cause la souffrance de la personne, c’est l’amour qui cause la souffrance de celui qui aime.
Pourquoi notre Seigneur est-il saisi de compassion par les foules ? Parce que, dit l’Evangile, elles sont comme des brebis sans berger. C’est-à-dire qu’elles ne savent pas où aller, elles sont vulnérables, fragiles, appeurées, affaiblies. Elles sont en danger. Toutefois, malgré les obstacles et le désert, les foules ont suivi et leur présence est comme une prière et un cri qui rend témoignage à leur espérance.
C’est alors que le Seigneur les enseigne longuement. Toutefois, l’évangile ne garde aucune trace du contenu de son enseignement. La suite de l’Evangile, ce sera la multiplication des pains. Il n’y aucune trace de son enseignement, parce que ce qui importe c’est moins ce qu’il dit que ce qu’il réalise par sa Parole. Et cependant, cette étape est essentielle. Par son enseignement, par ses paroles, il devient leur berger, il les affermit, les nourrit, les protège, leur montre la voie, les défend et les protège contre les ennemis et les dangers.
Alors que dans deux semaines nous allons entrer dans le Saint Temps du Carême, il est juste de nous rappeler qu’il nous est nécessaire de prendre du temps auprès du Seigneur, par la prière, la pénitence et le partage, pour nous mettre à l’écoute de sa Parole, nous laisser enseigner et par suite être affermis dans notre vie et notre foi.
Abbé Bruno Gerthoux, curé de Robion et des Taillades