Que répond le Seigneur à ses détracteurs et contradicteurs qui veulent le mettre en défaut et le piéger ? Il n’est pas « le Dieu des morts, mais des vivants. Tous, en effet, vivent pour lui » (Lc 20, 39). Cette réponse pourrait passer inapperçu, alors que le Seigneur nous enseigne un point essentiel de notre vie et de notre foi chrétienne.
Non seulement notre Dieu n’est pas un Dieu des morts, mais le Dieu des vivants, en outre, évidemment, il n’est pas un Dieu mort, mais un Dieu vivant ! Notre foi en Dieu ne concerne pas seulement et exclusivement la mort, une fois que cette vie est passée, comme s’il s’agissait d’un rêve, d’un mythe ou d’une consolation pour surmonter les épreuves et deconvenues de ce temps. Notre foi concerne notre vie dès maintenant, et doit être vivante.
Pour cela, il faut que nous vivions pour lui, selon l’expression de Notre Seigneur. Vivre pour Lui, c’est dire que notre foi concerne tout notre être, toute notre vie dans toutes ses dimensions. Des parents vivent pour leurs enfants, des époux vivent l’un pour l’autre, des amis aussi à leur manière. Vivre pour quelqu’un, c’est avoir découvert non seulement l’importance qu’il a, mais aussi le prix que nous avons pour cette personne. Cela ne peut se limiter à quelques activités ponctuelles, de temps en temps, mais doit transformer et illuminer toute notre vie.
Il est important de témoigner de Celui pour qui nous vivons ! Notre persévérance dans la prière témoigne de la douceur et de la tendresse de Dieu ; notre fidélité à la messe du dimanche, rend témoignage à son amour qui se donne à nous, ici et maintenant ; notre pratique des sacrements, en particulier celui de la réconciliation, montre notre confiance dans la grâce de Dieu, vivante et agissante, capable de réaliser des miracles. Or trop souvent, notre vie chrétienne semble agonisante, moribonde ou morte, parce qu’elle ne vit pas, parce qu’elle ne prend pas les moyens de se nourrir, de s’affermir et de porter du fruit.
Et notre manière même de recevoir la sainte communion témoigne-t-elle de notre foi en ce Dieu vivant qui se donne à nous par amour ? Ce point fut un tournant dans la vie du bienheureux César de Bus. En accompagnant en ville, et publiquement, un prêtre qui apportait le saint-Sacrement à un malade, il témoigna aux yeux de tous sa foi et sa dévotion envers Jésus présent dans l’Eucharistie. Assurément, au cœur de notre semaine, si la Sainte-Messe et l’Eucharistie n’ont pas une place centrale, fondamentale, vivante, si elle se réduit à n’être qu’une activité optionnelle, que sera le témoignage de notre foi vivante ? Quelle réponse valable pourrions alors prétendre apporter aux contradictions ?
En effet, la première réponse que nous avons à apporter aux détracteurs et contradicteurs, aux épreuves et difficultés de notre vie, c’est de rendre témoignage à ce Dieu vivant, en vivant pour Lui ! C’est le premier pas d’une conversion réelle.
abbé Bruno Gerthoux, curé de Robion et des Taillades