Une année nouvelle commence, et tout est possible ! Les vœux et souhaits que nous échangeons à cette occasion en sont un indicateur. C’est un véritable acte d’espérance et de foi : nous exprimons ainsi que les mauvaises choses et situations sont passées, et nous ne voulons leur laisser le dernier mot. Nous laissons le passé et ses épreuves pour nous tourner vers l’avenir, vers un horizon nouveau qui s’ouvre à nous. Nous souhaitons le meilleur : la santé, la fortune, le bonheur, la paix... Mais tout cela n’est pas magique, et il est nécessaire de prendre les moyens de notre espérance.
Laisser le passé, ce n’est pas simplement l’oublier ou faire comme s’il n’avait pas existé, mais c’est choisir de laisser de côté tout ce qui n’était pas bon, tout ce qui a été une épreuve ou une souffrance, tout ce qui nous a blessé ou affaibli. C’est aussi être capable de conserver, garder, entretenir ce qui a été bon et fécond. Ce bon sens et ce réalisme est le terreau de notre espérance.
Dans cette démarche, il est évident qu’il y a bien des pardons à donner. C’est une véritable démarche de conversion et de renoncement. Notre vie est faite de relations : la famille – ces amis que nous n’avons pas choisis –, les amis – comme une famille d’élection –, et toutes nos relations sociales. Chacun est unique, dans ses richesses et pauvretés, dans son histoire et son héritage, dans sa capacité d’aimer et d’être aimé. S’il nous arrive d’être blessé par les autres, ayons bien conscience que chacun d’entre-nous aussi, peut être susceptible de blesser les autres, par son attitude, ses gestes, ses paroles. Le pardon est un acte d’amour, pour nous-mêmes, pour les autres, qui va nourrir et donner force à notre espérance.
Et comment faire pour être au cœur de nos vies, sans être au centre ni prendre toute la place, sans nous laisser écraser par les évènemets et les obligations, sans être ignorés ou méprisés par les autres ou la société ? Je nous souhaite à chacun de laisser au Christ sa place dans notre cœur et notre vie, au quotidien. Avec lui, nous serons au cœur, parce que nous serons proche de son cœur, aimé par Lui. Ils sont là, le germe et la semence de toutes nos espérances. En Lui sont toutes nos espérances, notre bonheur, notre fortune, et même notre santé.
abbé Bruno Gerthoux
curé de Robion et des Taillades