Dans l’Evangile de saint Marc (2, 1-12), il est écrit, à propos de Jésus : « voyant leur foi ». Cette phrase attire toujours mon attention, dans sa simplicité et sa puissance. Evidemment, on peut se dire que le Seigneur Jésus qui connait les cœurs peut bien voir ce que les yeux ne saurait percevoir. Et celui lui est propre. Bien sûr, le Seigneur connaît les cœurs, mais il y a plus dans ce passage. Que voit-il ?
Il voit la charité de ces quatre hommes qui portent leur ami grabataire qui ne peut se déplacer tout seul. Il voit cette charité qui se fait tout à tous, qui est prévenance, attention, bienveillance, tendresse. Il voit cette charité, pleine de compassion, qui reconnaît les souffrances et les épreuves et se met au service du plus pauvre. Il voit cette charité pleine de pitié qui vient au secours de celui qui est démuni.
Il voit leur espérance, faite de confiance, de persévérance, d’audace. Ils ne sont ni effrayés, ni arrêtés par la foule qui entoure le Seigneur Jésus, constituant comme une barrière, un obstacle. Leur espérance leur fait trouver d’autres chemins pour atteindre leur but. Leur espérance leur donne force, courage et audace pour passer par le toit, afin de conduire leur ami grabataire et malade auprès du Seigneur Jésus.
Il voit leur foi. Ils savent que même s’il n’y a plus de place devant la porte, il y a toujours une place pour chacun dans le cœur du Seigneur. Le Seigneur, dans la maison, annonce la Parole, il pardonne les péchés du malade, avec miséricorde, il guérit les corps blessés, comme il guérit les cœurs brisés et les esprits abattus. Leur foi se manifeste ainsi en acte, en vérité. Leur foi est orientée, conduite, éclairée par la personne même du Seigneur Jésus.
Comme l’enseignait le bienheureux César de Bus : « Il est nécessaire de joindre les vertus intérieures avec les extérieures ; parce que les unes sont conservées par le moyen des autres ». Sans leur foi, vertu intérieure, leur charité et leur espérance n’auraient pas la force de se manifester et de s’exprimer. Sans la charité et l’espérance, la foi reste qu’une vaine croyance.
Abbé Bruno Gerthoux, curé de Robion et des Taillades