Par ces mots, Notre Seigneur interroge un homme malade depuis 38 ans, au milieu d’une foule d’autres personnes malades, et qui attend à la piscine de Bethzata de pouvoir se plonger dans l’eau pour être guéri.
Curieuse question, non ? Évidemment qu’il veut être guéri ! Sinon, pourquoi serait-il là, depuis 38 ans à attendre ? Il n’est pas là pour se détendre ou observer, il n’est pas là parce qu’il n’a rien d’autre à faire. Cependant la question n’est peut être pas aussi anodine qu’elle peut en avoir l’air.
En effet, la réponse de l’homme malade est significative. Oui il veut être guéri, mais à cause de son mal, il ne peut se déplacer assez rapidement pour se plonger dans l’eau lorsque celle-ci bouillonne. S’il n’est pas guéri, c’est à cause de son mal ! Oui, il veut être guéri, mais il n’y a personne pour l’aider et lui permettre de se plonger dans l’eau. S’il n’est pas guéri, c’est à cause des autres ! Oui, il veut être guéri, mais les autres malades sont plus rapides que lui. S’il n’est pas guéri, c’est à cause du manque de générosité ou de compassion des autres ! Ce qui est significatif, c’est qu’au fond, il ne se remet pas en question, il se lamente sur son sort, et finalement il s’accommode de son mal.
« Lève-toi, prend ton brancard et marche » lui ordonne Jésus. Contre toute attente, sans l’aide de personne, faisant confiance à la Parole du Seigneur Jésus, laissant son cœur touché par cette parole y consentir, il se lèvre, prend son brancard et il marche. Ce qui est encore significatif, ce sont les paroles que le Seigneur lui adresse par la suite : « Te voilà guéri. Ne pèche plus, il pourrait t’arriver quelque chose de pire. », ce qui le paralysait c’était moins son mal physique, que son péché par lequel il s’était isolé et enfermé avec son mal.
Fort de cela, il rendit alors témoignage au Seigneur Jésus, sans plus de peur, sans crainte du jugement des hommes.
A nous aussi, maintenant, de prendre notre brancard et de nous lever !
Abbé Bruno Gerthoux, curé de Robion et des Taillades