La prédication de Notre Seigneur Jésus-Christ a connu aussi l’échec ! Ainsi que le précise l’Evangile de saint Jean, après sa prédication à la Synagogue, beaucoup de disciples l’abandonnèrent et cessèrent de l’accompagner ! Que s’est-il passé ?
Les paroles de Jésus ne leur ont pas plu. Sans doute l’avaient-ils suivi, dans un premier temps, parce qu’ils y trouvaient leur compte, mais après un enseignement, ils ont trouvé que ses paroles étaient dures, voires qu’elles ne pouvaient pas être comprises, ils en furent même scandalisés. Or, loin de chercher à comprendre, de poser des questions, ils se forment un jugement à leur mesure, à leur hauteur. Ce ne sont pas les paroles du Seigneur Jésus qui sont dures, mais leur cœur qui est endurci et leur intelligence qui est fermée.
La réponse du Seigneur Jésus est cinglante : « c’est l’esprit qui fait vivre, la chair n’est capable de rien, les paroles que je vous ai dites sont esprit et elles sont vie, mais il en y a parmi vous qui ne croient pas ! ». Ils ne réfléchissent en cherchant la vértié, la justice ou le bien – selon l’esprit -, mais ils réfléchissent en fonction de leurs intérêts, enfermés dans leurs certitudes, limités par leurs connaissance – selon la chair. Ils leur manquent la foi, qui est d’abord une disposition du cœur, de l’intelligence, de l’âme pour chercher, connaître, aimer et vouloir Dieu.
La réponse de Simon-Pierre est belle « à qui irions-nous, Seigneur, tu as les paroles de la vie éternelle ». Il ne comprend pas plus que les autres, mais il a conscience de ses limites, il affirme sa foi, non comme une certitude, mais telle une conviction pleine d’amour et d’espérance qui exprime un attachement personnel au Seigneur Jésus, une dispostion à le suivre, à l’écouter, à l’aimer. Cette conviction conduit Simon-Pierre à dépasser ses peurs, ses incompréhensions, ses limites. Elle lui donne l’audace de se mettre à la suite du Christ, de demeurer en sa compagnie.
abbé Bruno Gerthoux, curé de Robion et des Taillades